Par quatre chemins, projet de médiation culturelle
Illustration par Lucio Merckaert
Par Véronique Lespérat-Héquet
Après une résidence longue de quatre années autour du théâtre avec la Compagnie Issue de Secours, l’équipe du Centre Culturel Léo Lagrange a choisi, pour cette saison, non pas d’inviter un artiste ou une compagnie en résidence comme les années précédentes, mais de confier une unique saison à quatre artistes. Quatre artistes qui connaissent le lieu, les publics, le territoire. Quatre artistes avec lesquels le Centre Culturel a déjà travaillé et aimé travailler. Quatre artistes avec des façons de faire et des médiums différents, qui, chacun à leur manière, contribueront à la valorisation des arts visuels auprès des habitants des quartiers limitrophes. Et quoi de mieux pour passer d’une résidence à l’autre pour une fois que de prendre le temps, de faire la route à pied, de tenter des expériences, d’essayer, de se tromper, de recommencer, de trouver un chemin parmi d’autres et de le suivre jusqu’au bout pour voir où il pourra nous emmener. C’est une saison de tentatives, de découvertes, de surprises que nous souhaitons riches. Pourquoi y aller par quatre chemins? Pour changer de rythme, prendre le temps qui est celui du sentier, s’attacher à ce qui fait l’infra-ordinaire (pas l’extra-ordinaire!), pour regarder ce que l’on ne voit pas parce que l’on va toujours trop vite, parce que l’on ne prend pas le temps d’y penser, parce que l’on croit que ce n’est pas intéressant. Regarder ce qui nous entoure et qu’on oublie de regarder, le banal, le bruit de fond, l’habituel, le commun, l’évident, le qui va de soit … Ce qui nous fait sourire quand on le croise, et nous donne envie de le partager. Nous confions donc la tâche aux quatre artistes résidents de dessiner lentement quatre chemins, flâner, observer, découvrir, faire l’inventaire, des détours, revenir sur leurs pas, bifurquer… et puis glaner, des mots, des images, des émotions. Déchiffrer le langage qui parle de qui sont nos espaces quotidiens, de ce que ces espaces disent et font ce que nous sommes.